LEAVE NO WOMAN BEHIND* : Accélérer l’autonomisation économique des femmes et lutter contre les violences au Sénégal

Le 15 novembre 2023, ONU Femmes France organisait son premier gala caritatif à l’occasion de ses 10 ans d'engagement. Avec cet évènement, l’association a souhaité sensibiliser le public sur le recul alarmant des droits des femmes dans le monde, tout en se mobilisant spécifiquement pour accompagner 2500 femmes au Sénégal à sortir de leur situation de violence et de pauvreté.

Femme sénégalaise travaillant dans un champ © UN Women / Alioune NDIAYE

Au Sénégal, malgré les progrès enregistrés, les femmes restent exposées et vulnérables aux violences à leur encontre. Pour y faire face, ONU Femmes adopte une approche holistique et travaille autant à la prise en charge des victimes, au renforcement de la mise en œuvre des lois, politiques et plans d’actions relatifs aux violences faites aux femmes et aux filles, qu’à leur autonomisation économique. Le renforcement de l'autonomisation économique, sociale, psychologique et politique des femmes est capital dans leur protection. Il diminue le risque de violence à leur encontre. Au Sénégal, l’autonomisation économique des femmes est au cœur des enjeux et passe notamment par l’élimination des barrières dans le secteur de l’agriculture durable et de l’économie verte.

Miser sur une agriculture résiliente

Accès restreint aux équipements agricoles, accès inégal aux terres et aux financements entravant leur productivité… Tout en étant des actrices clés d’une économie fondée principalement sur l’agriculture, les femmes d’Afrique de l’Ouest sont pourtant les grandes oubliées du secteur agricole. C’est pourquoi les programmes d'autonomisation des femmes dans cette région, mis en place depuis quatre ans par ONU femmes, passent par le développement d’une agriculture résiliente.

Les femmes représentent plus de 70% de la main-d’œuvre agricole dans de nombreuses régions d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale (ONU Femmes, 2021)(1). Au Sénégal, ONU Femmes, en collaboration avec cinq écoles d’agriculture et la banque BICIS, permet aux femmes d’accéder aux compétences, aux semences et aux ressources nécessaires pour générer des revenus supplémentaires, renforcer l’adaptation au changement climatique et gagner en autonomie.

« Grâce à ONU Femmes, nous avons des technologies et des intrants que nous pouvons utiliser pour nos cultures. Par exemple, nous disposons désormais d’un équipement à l’énergie solaire et nous avons moins de travail manuel à réaliser pour garantir notre approvisionnement en eau », explique une agricultrice soutenue par le programme. « J’ai également pu obtenir un prêt de 1 700 000 FCFA qui nous a permis d’acheter des semences de qualité. Le petit revenu que j’en tire m’a permis de couvrir mes dépenses personnelles, ainsi que celles de mes enfants. »

Un projet de 36 mois notamment dans la région de Ziguinchor

Les résultats chiffrés et les indicateurs clés du programme mettent en évidence des impacts positifs dans la vie des femmes. Ces résultats s’accompagnent d’effets multiplicateurs dans de nombreux domaines, du pouvoir d’achat des ménages à la prévention des violences sexuelles.
Du fait des succès obtenus par les programmes mis en place au Sénégal ces dernières années, notamment dans le nord du pays, ONU Femmes souhaite répliquer ce modèle dans la région de Ziguinchor, au sud du Sénégal.

Grâce à son gala et à nos généreux mécènes, ONU Femmes France a atteint l’objectif qu'elle s'était fixé : mobiliser 500 000 € pour soutenir 2 500 femmes entrepreneures opérant dans les secteurs lucratifs de l’agriculture et de l’économie verte. Ce soutien se traduira par la mise à disposition de ressources supplémentaires afin d’augmenter leur productivité et leurs revenus tirés de la culture et de la vente de produits alimentaires et cosmétiques, tels que la noix de cajou, la mangue et le savon. Elles bénéficieront plus concrètement d’intrants biologiques, d’équipements agricoles, de sources d’énergie renouvelable, comme l’eau d’irrigation, de plateformes d’e-commerce, de services financiers et de formations techniques. Par ailleurs, leurs produits seront aussi vendus dans le réseau local de magasins d’un des grands mécènes du projet, Lagardère Travel Retail. Ce projet de 36 mois leur permettra de disposer de moyens économiques déterminants pour être en pleine capacité de prévenir et de quitter une relation violente.

Trois petites filles

CONTRE LES VIOLENCES, J’AGIS

* Leave No Women Behind : ne laisser aucune femme de côté

Source :

(1) ONU Femmes, Autonomisation des femmes grâce à une agriculture résiliente au changement climatique en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale : Résultats clés du programme phare d’ONU Femmes (Women in climate resilient agriculture in West and Central Africa: Key results of UN Women’s flagship programme), mars 2021. Accessible ici.