En Moldavie, les femmes bénévoles se mobilisent pour aider les familles réfugiées d'Ukraine
Plus de 500 000 personnes originaires d'Ukraine sont arrivées en République de Moldavie depuis l'invasion de la Russie le 24 février. A leur arrivée, les organisations de la société civiles et de nombreuses bénévoles les aident à répondre à leurs besoins de première nécessité.
Des besoins de première nécessité pour passer l’hiver en Moldavie
En mars, les températures ont baissé jusqu’à -3⁰C en Moldavie. Mais malgré le froid, la neige et la pluie, les files d'attente se sont allongées à la frontière. Nadejda, 63 ans, et sa fille Ina, 39 ans, font partie des personnes réfugiées arrivées en famille à la frontière de Sculeni, dans l'est de l'Ukraine.
"Nous vivions dans la peur tous les jours sous le bruit des sirènes et des bombardements", se souvient Nadejda. “Il était impossible de rester. Nous avons décidé d'aller vivre chez nos proches à Vinnytsia où nous avons vécu pendant une semaine... dans le sous-sol la plupart du temps".
Nadejda et son mari ont attrapé quelques vêtements et Ina a pris le jouet préféré de sa fille. "Je ne sais pas ce qu’il va se passer ensuite. Mon mari est resté derrière. Ma fille et moi ne pouvions plus résister. Je sentais le danger approcher. Nos amis sont restés à Kharkiv et sont toujours cachés dans le sous-sol. Leurs enfants ont de fortes fièvres et ils sont impuissants", raconte Ina.
La famille a atteint le poste frontière de Sculeni entre la République de Moldavie et la Roumanie, où les personnes réfugiées sont accueillies par un groupe de bénévoles de la Jeune Chambre Internationale (JCI) Ungheni, une organisation de la société civile. Sous une tente, un abri est offert à celles et ceux qui franchissent la frontière, avec du thé, un repas chaud et des vêtements. La famille de Nadejda et Ina a pu se reposer dans un endroit chaud et obtenir de l'aide pour trouver un moyen de transport vers la Roumanie.
"Tout ce que nous voulons, c'est atteindre mon autre fille en Irlande", explique Nadejda. "Je n'ai jamais pensé que je vivrais cela. Nous aimerions retourner en Ukraine. Ma belle-fille est restée avec mon fils, qui ne pouvait pas partir. Elle a décidé de rester sur place avec leur bébé".
Ina et sa fille
De nombreuses volontaires mobilisées pour les familles réfugiées
Au poste frontière de Sculeni, la file d'attente des voitures qui attendent d'entrer en Roumanie ne cesse de s'allonger. Avec les volontaires, la police des frontières est la première à accueillir les personnes réfugiées. Depuis près de deux semaines, elle travaille sans relâche, faisant preuve de dévouement, de professionnalisme et d'attention. De nombreux agents sont d’ailleurs des femmes, elles représentent 30 % de toutes les personnes de la police des frontières.
La volontaire Veronica Gârbu a été impliquée dès le début de la crise. "J'ai senti que je devais m'impliquer. J'ai des parents en Ukraine qui n'ont pas pu venir en Moldavie, alors j'ai décidé de les soutenir d'une manière ou d'une autre, ou au moins d'aider les gens qui arrivent. Je collecte des objets, je les trie, je prépare des colis et j'apporte tout le soutien que je peux. J'ai beaucoup pleuré les premiers jours en écoutant, avec émotion, leurs histoires".
Les groupes s'agrandissent chaque jour et, à la frontière de Sculeni, les bénévoles communiquent avec les autorités publiques locales et les agents des services frontaliers pour coordonner le flux de réfugiés et partager les responsabilités. "Notre aide est essentielle dans cette situation et leurs yeux reconnaissants sont la meilleure récompense pour nous", déclare Veronica. "S'il y avait une cause à laquelle consacrer tous nos efforts, notre énergie et notre gentillesse, c'est bien celle-là".
Veronica Gârbu
Une aide essentielle pour ces familles qui ont fui la guerre
Cette aide est essentielle pour sécuriser les familles qui arrivent, et notamment celle de Vera. Mère célibataire originaire de Kiev, elle raconte : "Nous nous sommes cachés pendant six jours dans le sous-sol. À un moment donné, les sirènes retentissaient trois à quatre fois par jour, et mes enfants n'ont pas dormi pendant une semaine. Nous n'avions rien à manger, nous ne savions pas comment survivre. Il n'y avait pas de pain dans les magasins. Si vous ne passiez pas deux heures à faire la queue, vous ne pouviez rien acheter. En tant que mère célibataire, sans aucun soutien, avec quatre enfants, je n'arrivais pas à trouver quoi que ce soit".
Lorsque les bombes ont commencé à tomber près de leur maison, Vera a trouvé un moyen de fuir : "Nous sommes partis à 7 heures du matin. En 24 heures, nous avons atteint la Moldavie. En Moldavie, j'ai été surprise par la gentillesse des gens ; les bénévoles nous ont donné de la nourriture, des boissons chaudes et nous ont fourni des vêtements d'hiver. Mes enfants n'avaient pas mangé depuis une semaine. Je me sens plus en sécurité ici”.
Vera et ses quatre enfants
Sur ces zones frontalières clés, ONU Femmes, avec ses partenaires locaux, veille à ce que les efforts humanitaires tiennent compte de l'impact différencié que ce conflit a sur les femmes et sur les personnes appartenant à des groupes vulnérables.
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