Olena Gorin : « Je peux pleurer, essuyer mes larmes et continuer à travailler. Quand mon mari sera libéré de Russie, je veux qu'il voie que je ne me suis pas découragée . »
Olena avait l’habitude de faire du pain d'épices pour sa famille et ses amis. Le soir du Nouvel an 2022, elle vend pour la première fois ses gâteaux dans une boutique de son quartier. Le succès est une véritable surprise et les commandes affluent. Mais ce nouveau projet est brutalement interrompu par le début de la guerre. Depuis un an et demi, son mari, un officier militaire, est retenu en otage en Russie.
Olena Gorin. Crédit photo : avec l'aimable autorisation d’ONU Femmes / Sofia Kunets.
Depuis l'invasion russe, son mari est constamment mobilisé et Olena est restée au foyer avec leurs deux enfants. En raison des bombardements, la famille a vécu dans le sous-sol pendant un mois, sans eau, sans gaz et sans chauffage. Le plus jeune fils d'Olena avait alors un an et deux mois : « Je me souviens qu'il mangeait du salo avec des cornichons. Il n'y avait aucun moyen de faire cuire quelque chose de chaud. Je prenais de l'eau dans une bouteille et je la réchauffais dans mon dos pour qu'il n'attrape pas froid. »
Un mois plus tard, son mari a insisté pour les évacuer avant de les emmener à Novoyavorivsk.
Les premières semaines dans ce nouvel endroit ont été terrifiantes, pleines d'incertitude et d'inconnu. Fin mai 2022, Olena a perdu tout contact avec son mari, qui avait été fait prisonnier. Tentant de fuir ses sombres pensées, Olena a cherché une manière de reprendre son travail. Elle parvient à économiser un peu d'argent et achète un four électrique et des emporte-pièces pour vendre ses pains d'épices.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies lui a fourni un four combiné à vapeur pour soutenir sa production. Parallèlement, Olena a participé à plusieurs formations auprès de l'ONG Women's Perspectives Center dans le cadre du projet "Transformative Approaches to Achieving Gender Equality in Ukraine", mis en œuvre par ONU Femmes. Ces formations l’ont beaucoup aidé dans le développement et la notoriété de son commerce. Aujourd’hui, elle organise des ateliers pour enfants et présente son travail sur sa page instagram “Gingerbread of Dream”.
Crédit : ONU Femmes / Sofia Kunets.
« J'attends avec impatience le retour de mon mari. Je pensais devoir attendre son retour pour aller de l'avant, mais j'ai réalisé plus tard que j'étais désormais responsable de la famille. Les enfants grandissent, je dois me prendre en main et assumer toutes mes responsabilités, agir et ne pas remettre à plus tard la résolution des choses importantes. Il est important pour moi que, lorsque mon mari reviendra, il voie que je ne me suis pas découragée, que j'ai fait quelque chose.
Aujourd'hui, je n'ai qu'un seul rêve : qu'il revienne de captivité le plus tôt possible et que la guerre prenne fin. »
Crédit : ONU Femmes.
Source : ONU Femmes, In the words of Olena Gorin: "I can cry, wipe my tears and continue working. When my husband comes back from Russian captivity, I want him to see that I have not lost my spirit.", 28 décembre 2023. Accessible ici.
