Paroles de flammes : David Smétanine
David Smétanine est un champion paralympique de natation. En dehors de ses exploits sportifs, il se mobilise dans diverses actions pour promouvoir le sport et l'inclusion des personnes en situation de handicap. Il soutient également l’égalité de genre dans le milieu sportif et la protection des droits des femmes et particulièrement des sportives. Il fait, d’ailleurs, partie des athlètes qui ont signé une tribune pour “briser le silence” des violences dans le sport. Cette année, alors qu’il participera aux JOP de Paris 2024, il a choisi de s’engager dans la campagne Étincelles. Il nous partage, à travers cette interview, son rapport au sport et s’exprime sur la nécessaire implication des hommes pour atteindre l’égalité.
David Smétamine, para-nageur © Lance Molitor
Quelle a été votre étincelle ? Comment a débuté votre pratique sportive ?
J’ai reçu depuis ma plus tendre enfance une éducation basée sur les valeurs du sport comme une nécessité, un équilibre personnel et très rapidement j’ai été inscrit dans un club. Mais c’est aussi parce qu’il était de tradition de regarder le sport à la télévision avec mon père et parfois ses amis.
Et puis, très rapidement, j’ai été séduit et ébloui par les performances et les valeurs que portent les grands champions olympiques et paralympiques et finalement ça été l’étincelle et le point de départ d’un rêve : celui de participer à mon tour un jour aux jeux !
« Le point de départ d’un rêve : celui de participer à mon tour un jour aux jeux »
Quel·le athlète est votre rôle modèle, votre source d’inspiration ? Pourquoi ?
Si j’ai été inspiré par de nombreux champions, il y en a un, particulièrement en athlétisme - alors que ce n’est pas ma discipline - qui pour autant m’a impressionné par son élégance dans l’effort, sa technique et ses performances, notamment aux Jeux de Los Angeles en 1984 : Karl Lewis.
Et puis en 1992, ce sont de nombreux nageurs olympiques qui m’ont donné envie de nager à très haut niveau. Il y a de nombreuses raisons à cette fascination, mais je crois que la principale reste l’image du champion olympique capable de briller au bon moment, mais aussi de se relever de ses échecs pour être encore plus performant ! Des athlètes féminines m’inspirent au quotidien également comme Eunice Barber en athlétisme ou encore Jessica Long en para natation.
Qu'est-ce que le sport apporte à votre vie, tant sur le plan personnel que professionnel ?
D’abord, un épanouissement personnel qui fait de moi une meilleure personne chaque jour. Ensuite il m’a permis de faire des rencontres fantastiques, notamment aux jeux, et enfin, ouvert des portes dans un cadre plus professionnel. Mais c’est aussi une reconnaissance et un statut en tant qu’athlète paralympique (capable donc d’accomplir de grandes choses) et non comme une personne handicapée sur laquelle les regards ne sont pas toujours positifs.
De quel(s) obstacle(s) liés au genre avez-vous été témoin au cours de votre carrière ?
En tant que membre des grandes institutions sportives nationales et internationales, nous avons toujours fait en sorte de valoriser la place des femmes dans le sport, et c’est une responsabilité qui n’incombe pas qu’aux femmes elles-mêmes. Bien au contraire, il va de l’intérêt général et de l’engagement des hommes également pour lutter contre ce type de discriminations. Nous avons tous déjà entendu en tant que sportifs que les femmes étaient moins performantes que les hommes et ce sont des préjugés qu’il nous faut combattre.
« Ce sont des préjugés qu’il nous faut combattre.»
Auriez-vous des conseils pour dépasser ces difficultés au quotidien ?
Forcément et à l’image des sportifs en situation de handicap qui participent aux jeux paralympiques, nous ne pouvons qu’encourager les femmes à faire du sport. C’est une démarche qui doit être quotidienne et qui, à l’image de la parité parfaite femmes/hommes aux jeux de Paris 2024, doit permettre à notre société d’avoir un regard différent sur la place des femmes.
Avez-vous un motto, une phrase de motivation qui vous est propre ?
Elle n’est pas de moi mais d’une personne sportive pour qui j’ai de l’admiration et qui a combattu certains préjugés : Arthur Ashe. « Si l’une des clés de la réussite est la confiance en soi, l’une des clés de la confiance en soi, c’est la préparation ! »
J’aime beaucoup l’une de Confucius également « Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve.»
En revanche je dis souvent une chose : « Pour réussir, il faut beaucoup de travail et un petit peu de chance mais cette chance, il faut la provoquer. En effet, un trèfle à quatre feuilles si vous ne le cherchez pas vous ne le trouverez jamais ! » C’est peut-être ça mon motto finalement !
« Pour réussir, il faut beaucoup de travail et un petit peu de chance mais cette chance, il faut la provoquer. »
Quel message souhaiteriez-vous adresser à toutes les femmes dans le milieu sportif ?
Qu’elles portent toutes un message qui va bien au-delà du sport, mais qui est le reflet d’une société moderne, solidaire et au sein de laquelle leur présence est nécessaire si l’on veut vivre de façon harmonieuse !
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