3 sportives qui changent les règles du jeu

Le sport nous mobilise toutes et tous. Il unit au-delà des barrières nationales et des différences culturelles. Il enseigne aux femmes et aux filles les valeurs du dépassement de soi, de l’autonomie et de la résilience. Le sport questionne  les normes de genre et les stéréotypes auxquels les championnes font constamment face, en dépit de leurs performances. Cet été, afin de célébrer les sportives, ONU Femmes France vous présente trois femmes qui changent les règles du jeu. 

Malak Abdelshafi, championne égyptienne de natation paralympique

Malak Abdelshafi, Championne Égyptienne en Natation Paralympique, portant certaines de ses médailles.

Malak Abdelshafi est une championne de natation paralympique égyptienne de 17 ans qui s’est qualifiée pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

Lorsqu’elle avait 10 mois, elle a subi de graves lésions de la moelle épinière à la suite d'un accident qui l'a laissée partiellement paralysée. “J’ai commencé la nage en tant qu’hydrothérapie car les personnes en fauteuil roulant ont généralement besoin de maintenir la circulation sanguine” explique Malak. “Je n’avais pas prévu de faire de la natation professionnelle. Pendant mes séances d’hydrothérapie, mon entraîneur m’a dit que j’étais douée et cela m’a poussé à faire de la compétition.

Dès lors, l’ascension arrive très vite pour la jeune fille talentueuse : “Mon premier championnat a eu lieu en 2012 avec mon club et j’ai remporté une médaille d’argent. J’avais alors 9 ans et j’étais la plus jeune participante. Depuis, j’ai décidé de poursuivre une carrière professionnelle en natation. J’ai rejoint l’équipe nationale en 2014.” Depuis, la championne a remporté 39 médailles nationales et six médailles internationales.

 Aujourd’hui, Malak Abdelshafi développe un discours engagé, selon elle : “rien ne peut nous arrêter parce que nous sommes des filles. Nous sommes toutes et tous des êtres humains et il n’y a pas de différence entre une fille et un garçon. Je crois que le sport peut influencer notre comportement et nous aider à avoir un impact positif sur les autres. J’espère pouvoir le faire un jour et être un modèle d’inspiration.” 

Kathely Rosa, future entraîneuse de football au Brésil 

Kathely Rosa, 19 ans, photographiée au centre avec un ballon, avec d’autres diplômées du programme “One Win Leads to Another” au Brésil.

Lorsque Kathely Rosa, 19 ans, a fait part pour la première fois de son rêve de devenir footballeuse professionnelle, son entourage lui a répondu que le football était réservé aux garçons. 

Son frère, plus jeune de quatre ans, a pu débuter les cours de football très tôt. “Il avait un ballon, un uniforme complet, la possibilité de s'entraîner dans un club, de l’argent pour les championnats et aux sélections. Moi, je n’ai rien eu.”, déplore Kathely Rosa. 

Face aux discriminations, la jeune femme décide alors de s’entraîner elle-même en regardant des vidéos sur internet. Un jour, alors qu’elle cherche différentes façons de dribbler, elle tombe sur une vidéo de Marta Vieira da Silva, joueuse de football brésilienne et ambassadrice de bonne volonté d'ONU Femmes. “J’ai appris le football principalement à partir de figures masculines, parce que le football féminin n’est pas visible.” explique-t-elle. “J’étais juste fascinée quand j’ai vu ce que Marta pouvait faire avec un ballon.

En février 2020, Kathely Rosa réalise son rêve et rencontre Marta. Une découverte rendue possible grâce au programme One Win Leads to Another (OWLA) d’ONU Femmes et du Comité Olympique International qui offre une pratique sportive hebdomadaire et des séances de préparation aux adolescentes.

Marta m’a dit que si je crois profondément en ce que je veux faire, rien n’est impossible,” explique Kathely Rosa. “Cela peut paraître un conseil évident, mais j’avais besoin de l’entendre.”  Cette rencontre a été déterminante et a poussé Kathely Rosa à entreprendre et à réussir : “Je vais obtenir mon diplôme, devenir entraîneuse et créer une équipe de football féminine avec des filles de la favela. Il y a beaucoup de filles avec tellement de talent. Elles ont juste besoin d’être correctement formées.

Khadija Timera, avocate et boxeuse sénégalaise

Khadija Timera, 35 ans, avocate et boxeuse professionnelle sénégalaise.

Khadija Timera, 35 ans, a grandi dans un quartier populaire à Paris. Elle a obtenu une bourse pour étudier le droit des affaires à l'université de Californie, à Berkeley, et a travaillé dans l'un des plus grands cabinets d'avocats du monde. "Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai eu le sentiment d'avoir relevé un défi", explique Khadija, qui avoue avoir eu envie d’en relever d’autres. "Je voulais créer ma propre entreprise pour soutenir les sportives de haut niveau, plus précisément les joueuses de football." Aujourd'hui, Khadija dirige une société de conseil en affaires et en investissements pour les athlètes professionnel.le.s, basée à Londres.

En parallèle, elle est également boxeuse pour l’équipe nationale du Sénégal. Elle a manqué de peu sa qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo et conserve le rêve de participer aux Jeux de Paris. "J'ai fait ma première sélection en 2019. Je suis allée au championnat d'Afrique à Cabo Verde et j'ai remporté la médaille d'or pour le Sénégal", raconte Khadija. 

Engagée dans un double-projet professionnel et sportif, Khadija Timera s’engage également pour la reconnaissance de la boxe et de ce qu’elle peut apporter aux femmes : "La boxe peut aider à renforcer la confiance en soi. Il devrait y avoir beaucoup plus d'associations et d'actions pour aider les femmes à reconnaître leur valeur personnelle et à apprendre à se développer.

Malak Abdelshafi, Kathely Rosa, Khadija Timera… Trois femmes aux profils et origines diverses toutes trois championnes modernes qui réussissent à performer malgré les obstacles liés aux discriminations et aux inégalités de genre. 

Initialement publié sur le site de UN Women

 

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