Témoignage d’une survivante de violences à sa fille

Ma chère fille,

Enfant, je rêvais d’aller à l’école mais j’ai été mariée à ton père si jeune… Il ne voulait pas que je trouve un travail, et son seul emploi ne nous permettait pas de nous nourrir chaque jour. Puis, il est devenu violent. Alors que je cachais mes bleus sous mes vêtements, mon cœur était aussi vide que mon estomac.

Je me suis rendue compte que j'avais cessé de rêver depuis longtemps.

Tu sais, nous sommes nombreuses à rester avec notre mari malgré la souffrance. Je n'avais ni travail, ni argent, ni propriété. Un jour, un voisin m'a parlé de personnes qui aident les femmes comme moi. Quand je les ai rencontrées, elles m'ont offert une place dans un refuge. J’y ai découvert des femmes victimes des mêmes souffrances. Toutes se battaient pour retrouver leur indépendance, au travers de soins et d’accompagnements professionnelles.

Dans ce refuge, je me suis initiée au karaté et j’ai suivi une formation pour devenir couturière. Grâce à mon travail, à cette nouvelle vie, je peux à présent t’offrir la sécurité et la scolarité que je n’ai pas eu.

Il m’est à nouveau possible de rêver.

Avec amour, Maman