Un séisme aux conséquences qui perdurent en Haïti

Le séisme du 14 août 2021 a sévèrement ébranlé la vie de plus de 820 000 personnes dans les départements Sud, Nippes et Grand’Anse. Il n’a pas seulement causé la destruction de maisons et d'infrastructures, mais surtout des pertes humaines et dégradé ultérieurement la vie des femmes et des filles. 

Une intervention d’urgence

En pleine crise politique suite à la mort du président de la République en juillet dernier, et au cœur de la lutte contre la pandémie  de  COVID-19, cette catastrophe vient aggraver la situation humanitaire du pays dans une société haïtienne déjà vulnérable.

C’est dans ce contexte particulièrement complexe qu’ONU Femmes et CARE, sous l'égide des autorités nationales haïtiennes, ont lancé l’”Analyse Rapide Genre”. Le but étant d’appréhender et d’adapter au mieux la réponse humanitaire en Haïti, dans l’immédiat et dans le long terme.

Les femmes, premières victimes du séisme

Depuis le tremblement de terre, la population haïtienne témoigne d’un besoin urgent d’eau potable, de nourriture et de services sociaux de base. La situation est vécue différemment par les femmes qui sont touchées de manière disproportionnée par la crise. Malgré la perte de leur capital productif acquis dans des secteurs économiques marginaux et précaires, elles continuent de contribuer aux efforts d’assistance et aux activités de solidarité communautaire. En situation de crise humanitaire, ce sont les femmes qui prennent en charge les besoins croissants des personnes dépendantes : les enfants, les personnes âgées et en situation de handicap.

Le manque d’accès à l’eau affecte particulièrement les femmes et les filles haïtiennes, car elles ont souvent la responsabilité de la collecte mais ont aussi des besoins spécifiques concernant leur hygiène menstruelle.

En dépit des risques de maladies hydriques (liées à l’eau), de contamination et d’infections vaginales, entre 60% et 81% des prestataires de services (interrogés pour notre Analyse Rapide Genre) ont constaté que les femmes et les filles haïtiennes n’avaient pas accès, respectivement, à des kits d’hygiène, y compris menstruels. Suite au tremblement de terre, elles sont aussi davantage exposées aux  violences. Cela, en raison de l'effondrement des espaces de sécurité, à l’absence des mesures de protection adéquates ou au difficile accès aux mécanismes de signalement.

Près de la moitié de la population en état de sous-nutrition

Quant au problème d’accès à la nourriture, 4,4 millions de personnes, soit près de 46 % de la population, sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont 1,2 million de personnes qui se trouvent à un niveau d'urgence.

Les femmes enceintes et les enfants se trouvent d’autant plus exposés à la malnutrition, aux maladies et aux infections. On estime que 217.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë. 

Une demande de services sanitaires de première nécessité

Concernant l’aspect sanitaire, Il est crucial de souligner  que les soins de santé primaires y compris la santé sexuelle et reproductive, les besoins en planification familiale et les soins postnataux demeurent essentiels. Dans cette perspective, il est aussi impératif que les femmes participent pleinement aux décisions concernant la réponse humanitaire en Haïti.

C’est aujourd’hui et maintenant qu’il faut soutenir et accompagner les femmes et les filles haïtiennes en danger. Votre geste est essentiel. Faites un don maintenant.