L'histoire d'Assétou Touré, Mali

 
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Aujourd'hui, plus de 200 millions de filles et de femmes à travers le monde ont subi des mutilations génitales féminines, et plus de 4 millions risquent d’en subir en 2020 (1).

Les Mutilations génitales féminines (MGF) - aussi appelées Mutilations sexuelles féminines (MSF)- définissent l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales (2). Ces pratiques ne présentent aucun avantage pour la santé des femmes, au contraire elles peuvent avoir des conséquences néfastes, voire mortelles, sur les plans physique, mental, sexuel et reproductif. Considérée au niveau international comme une violation grave des droits humains des femmes et des filles, cette pratique se concentre dans une trentaine de pays d'Afrique et du Moyen-Orient, mais persiste également dans certains pays d'Asie et d'Amérique latine, ainsi que parmi les communautés de la diaspora dans les pays où elle n’est pas traditionnellement pratiquée, y compris en France (3) où 61 000 femmes ont été victimes de MGF (4).

« Les mutilations génitales féminines sont une manifestation flagrante de l'inégalité entre les sexes qui est profondément ancrée dans les structures sociales, économiques et politiques », a rappelé le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans un message publié à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, le 6 février dernier (5).

ONU Femmes intensifie ses efforts afin d’éliminer complètement cette pratique d'ici à 2030, conformément à l'esprit de l'Objectif de Développement Durable n°5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles (6).

Concrètement, ONU Femmes s’associe aux communautés locales pour mener des campagnes de plaidoyer et sensibiliser les habitant.e.s, faciliter l’accès à la justice et aux ressources de toutes les victimes de violences, ainsi que renforcer les capacités des prestataires de services à traiter les signalements des violences à l’égard des femmes et des filles. 

Découvrez l’histoire d’Assétou Touré, survivante de mutilations génitales, qui consacre depuis de nombreuses années sa vie au combat contre l’excision

“J’avais 6 ans quand j’ai été excisée. Mes traumatismes les plus profonds restent les souvenirs de ma sœur aînée, qui n’a pas eu les mêmes chances que moi et a subi de très graves préjudices. Elle a failli mourir…. Ces cicatrices dureront toute notre vie. Il y a vingt ans, j’ai décidé de devenir animatrice-formatrice et de lutter contre les violences basées sur le genre. Mon combat, tout d’abord, était celui de sauver mes propres filles. Nous avons l’obligation d’agir, d’assurer à chaque fille une vie digne et épanouie. J’aime mon travail. Je n’ai ni honte, ni peur. Il s’agit de sauver des vies et de préserver la dignité d’autrui. J’ai pu sauver des milliers de vies en demandant aux femmes et aux hommes que je rencontre de signer des pactes formels. Celles-ci et ceux-ci doivent s’engager à ne pas commettre ou être témoins silencieux de mutilations génitales féminines. En moyenne, j’arrive ainsi à faire signer au moins 100 personnes par mois”.

Assétou Touré, survivante de mutilations génitales, consacre depuis de nombreuses années sa vie au combat contre l’excision. Depuis 2011, ONU Femmes, avec l’appui de la France, soutient ses efforts à travers un programme luttant pour les droits des femmes et la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre au Mali. 

Blanche Caroit et Anna Nemirovsky


 
 


(1) ONU Info, https://news.un.org/fr

(2) Nations Unies, https://www.un.org/fr 

(3) Nations Unies, https://www.un.org/fr 

(4) INED

(5) ONU Info, https://news.un.org/fr

(6) ONU Femmes France, L’égalité des sexes et les droits des femmes au cœur des enjeux de développement durable, https://www.onufemmes.fr/agenda-2030