Garantir l’accès à l’éducation pour les femmes afghanes

Cette année, un programme d’école d’hiver accueillant des jeunes femmes afghanes s’est tenu au Kirghizstan. Pendant cinq jours, dix-huit étudiantes de l'Université d'Asie centrale et du programme d'enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP), se sont formées aux grands principes du leadership et de l'autonomisation économique dans le cadre de l'initiative transfrontalière financée par l'Union européenne. L'école d'hiver est organisée en partenariat avec ONU Femmes Kazakhstan.

 

Des étudiantes afghanes suivent les cours de l’école d’hiver au Kirghizstan, ouverte afin de leur permettre de poursuivre leurs études. Crédits : © UNDP

 

"C'est un grand honneur pour ONU Femmes de participer à ce projet important. (...) Sans éducation, les chemins vers la participation et le leadership des femmes et des filles afghanes sont obstrués, ce qui rend ces dernières vulnérables aux discriminations et aux violences basées sur le genre. Nous avons besoin de mesures et de solutions plus concrètes pour faire en sorte que leurs voix soient entendues, et nous continuerons à travailler avec nos partenaires pour soutenir nos sœurs afghanes par le biais de l’éducation", déclare Maria Dotsenko, représentante d'ONU Femmes Kazakhstan.

D'ici 2027, 155 femmes afghanes suivront des études supérieures dans diverses universités du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan et du Kirghizistan. Les programmes d'études comprennent les licences, les masters et les formations professionnelles dans des domaines variés, notamment l'agriculture, la finance, l'exploitation minière, l'ingénierie, le marketing et l'informatique, ainsi que les médias et la communication.

Parmi ces étudiantes, 25 ont suivi les cours de l'Université d'Asie centrale dans la ville de Bishkek.

L’école d’hiver dispense des cours qui prônent l’autonomisation économique et laisse la parole aux jeunes femmes pour s’exprimer à ce sujet. “Pendant ces cinq jours, les étudiantes ont participé à des discussions animées et à des échanges sur les notions des droits humains, de l'égalité de genre, du développement durable et de la consolidation de la paix. Les cours pratiques ont permis aux femmes de renforcer leurs compétences en leadership, leur esprit d'entreprise et leurs soft skills, ce qui pourrait augmenter leurs chances de trouver un emploi dans le futur", précise Louise Chamberlain, représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

L’éducation des filles est essentielle pour assurer un meilleur fonctionnement de nos sociétés. Claudia de Castro Calderinha, experte en leadership et dans le domaine de l’égalité des genre, déclare: "Lorsque nous assurons l'éducation des femmes et que nous leur donnons les moyens de faire valoir leurs différents talents, nous contribuons à créer les conditions nécessaires pour que les sociétés soient plus pacifiques, plus efficaces, plus résistantes sur le plan économique et capables de résoudre des enjeux mondiaux. L'école d'hiver a rassemblé des jeunes femmes afghanes très courageuses, douées et intelligentes. Si cela dépendait de leurs compétences et de leurs capacités, l'Afghanistan ne serait pas le pays qu’il est aujourd'hui ! Si leurs voix et leurs énergies pouvaient être entendues - comme elles devraient l'être -, nous aurions la paix et la prospérité. Dans ce programme, nous plantons tous et toutes les petites graines de cette transformation positive. Investir dans l'éducation des femmes, c'est investir dans un monde meilleur !”.

Les bénéficiaires de ce programme sont ravies de cette opportunité de continuer leurs études. Basira, une participante à l'école d'hiver, explique : "À l'école d'hiver, j'ai appris que, quel que soit l'endroit où l'on vit et où l'on travaille, nous nous imposons des limites dans notre tête mais nous pouvons améliorer notre vie et enrichir nos connaissances.

"L'Université d'Asie centrale accueille ces étudiantes originaires d'Afghanistan principalement pour leur offrir des possibilités d'éducation car elles sont confrontées à des obstacles disproportionnés en matière d'accès à l’éducation et à l’emploi par rapport à leurs homologues masculins dans leur pays d'origine", déclare Asel Botalieva, directrice du Centre d'apprentissage de Bichkek de l'Université d'Asie centrale.

Le projet pilote a été lancé en 2019. En 2021, l'Union européenne a fourni un financement supplémentaire pour l'extension du programme académique qui a permis d'attribuer des bourses à 105 femmes afghanes après un processus de sélection rigoureux.


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