Déclaration sur l'Afghanistan de Sima Bahous, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d'ONU Femmes

Sima Bahous

ONU Femmes condamne fermement la dernière décision discriminatoire des Talibans d'interdire aux femmes afghanes de travailler pour les Nations unies en Afghanistan. Nous sommes pleinement solidaires de nos collègues et de toutes les femmes qui risquent chaque jour leur vie pour servir leur pays et nous saluons leur dévouement, leur professionnalisme et leur bravoure. Nous réaffirmons leurs droits humains fondamentaux et inaliénables, tels qu'ils sont inscrits dans la Charte des Nations unies. Nous ne remplacerons pas nos équipes féminines par des hommes.

Les Nations unies se sont engagées à ne laisser personne de côté. ONU Femmes est déterminée à poursuivre par tous les moyens possibles la fourniture de services et d'un soutien vitaux, afin qu'aucune femme ou fille ne soit laissée de côté ou abandonnée. Nous continuerons à soutenir les femmes et les filles afghanes. L'Afghanistan traverse une crise humanitaire : 28,3 millions de personnes, soit les deux tiers de la population, ont besoin d'une aide humanitaire pour survivre. Près d'un quart des ménages afghans sont dirigés par des femmes.

Le peuple afghan a besoin de plus d'aide, pas de moins. C'est ce que j'ai vu et entendu de première main de la part des femmes afghanes lors de ma récente visite dans ce pays. En ces heures sombres, nous ne devons pas les oublier. Le retrait des travailleuses humanitaires qualifiées restreint l'accès des femmes et des filles à des services vitaux et augmente les risques qu'elles courent lorsqu'elles doivent demander de l'aide à des hommes.

Le déni par les autorités de facto des droits des femmes et des filles à l'éducation et à l'engagement dans la société et l'économie de l'Afghanistan est une blessure auto-infligée au pays. Cette décision entrave gravement la capacité du pays à se rétablir et à assurer sa résilience, sans pouvoir compter sur chaque femme et chaque fille dont les horizons ont été réduits de force aux quatre murs de leur maison.

ONU Femmes se joint au Secrétaire général de l'ONU pour demander aux autorités de facto d'annuler immédiatement cette dernière décision et de revenir sur toutes les mesures qui restreignent les droits des femmes et des filles au travail, à l'éducation et à la liberté de mouvement. Nous continuons à demander la levée de toutes les restrictions discriminatoires imposées aux femmes et aux filles par les talibans depuis août 2021.

*Traduction non officielle. Version originale disponible ici.