Un an après le début du conflit en Ukraine : où en sommes-nous ?

Le 24 février 2022, la Russie lance une offensive en Ukraine. Depuis, l’escalade du conflit dans le pays a provoqué l'une des situations d'urgence les plus complexes au monde. Au moins 17,7 millions de personnes, soit plus d’un tiers de la population (35%), ont besoin d'aide humanitaire (1). Dès le début de la guerre, ONU Femmes s'est mobilisée sur le terrain et reste opérationnelle pour soutenir les besoins, priorités et perspectives des Ukrainiennes.

1 mars 2022, Les habitant·e·s de Kiev, en Ukraine, sont nombreux et nombreuses dans les gares essayant de sortir du pays pendant l'invasion russe, mais les trains d'évacuation ne suffisent pas pour tout le monde. © Sebastian Backhaus / Agentur Focus

1 mars 2022, Les habitant·e·s de Kiev, en Ukraine, sont nombreux et nombreuses dans les gares essayant de sortir du pays pendant l'invasion russe, mais les trains d'évacuation ne suffisent pas pour tout le monde. © Sebastian Backhaus / Agentur Focus / Redux

ONU Femmes assiste les victimes du conflit en Ukraine

En Ukraine, la crise aggrave les vulnérabilités, les discriminations et les inégalités de genre préexistantes. Les pertes de revenus, la perturbation des services essentiels et la hausse des violences affectent les femmes et les filles de manière disproportionnée (2). Elles encourent chaque jour des risques croissants de harcèlement, d’exploitation et d’abus sexuels ou encore de trafic d’êtres humains (3). De nombreux cas de violences liées au conflit ont été signalés, y compris des viols sur mineures (4). Sont particulièrement exposées celles en zones occupées, en déplacement à l’intérieur du pays, aux points de passage frontaliers, dans les centres de transit, dans les refuges collectifs et dans les abris anti-bombes.

« Un grand nombre de femmes et de filles sont à l'épicentre de la crise humanitaire qui se déroule dans de nombreuses régions. Leur vie et leur santé sont en danger, elles sont menacées par les violences, l’insécurité alimentaire et elles ont peur pour leurs enfants. » Représentante des organisations de femmes de la société civile (5)

En réponse à cette situation, ONU Femmes a versé plus de 2,2 millions de dollars à plus de 20 organisations de femmes de la société civile (OFSC) pour garantir la poursuite de leurs interventions en premières lignes. Ainsi, en 2022, plus de 37 400 femmes et filles gravement affectées par la guerre ont accédé à des services humanitaires par l'intermédiaire d'ONU Femmes et de ses partenaires : aide vitale immédiate (nourriture, eau, abris, médicaments et kits d'hygiène), soutien psychosocial et économique, sources de revenus, informations sur la protection et sur les services socio-économiques, aide et sensibilisation juridique pour signaler des cas de violences sexiste et sexuelles, etc. Une attention particulière est portée en permanence aux groupes les plus vulnérables comme, par exemple, les jeunes femmes, les femmes âgées, en famille monoparentale, en situation de handicap, en milieu rural et vivant avec le VIH.

Février 2023, Les zones où intervient ONU Femmes en Ukraine © UN Women / ONU Femmes France

Février 2023, Les zones où intervient ONU Femmes en Ukraine © UN Women / ONU Femmes France

Face à la montée de l’insécurité en Ukraine, ONU Femmes pilote également quatre centres polyvalents pour répondre plus largement aux besoins de protection. En partenariat avec deux organisations locales, ces « Safe Spaces » offrent des espaces physiques sûrs avec un accès à des services de soutien psychologique, humanitaire et social, à des séances de thérapie individuelle et de groupe, à des activités de prévention et de sensibilisation, et à des informations sur les services essentiels accessibles. De plus, ONU Femmes a aussi formé 70 bibliothécaires et équipé des centres avec ordinateurs et accès internet pour que plus de 400 Ukrainiennes exclues du numérique accèdent aux prestations et services disponibles en ligne.

« Nous sommes très fières de cette initiative et reconnaissantes pour l’opportunité de créer un espace sûr dans lequel une femme devient plus confiante, informée, plus stable psychologiquement et où elle peut prendre du temps pour elle-même pendant que ses enfants sont surveillé·e·s. L'espace est un lieu de tolérance zéro pour les violences où une femme peut partager en toute sécurité son expérience. C'est un endroit où elles peuvent obtenir de l'aide et du soutien. » Représentante de l'ONG D.O.M.48.24 (6)

Des femmes partagent leurs créations lors d'une séance d'art-thérapie offerte dans le cadre du projet pilote en Ukraine « Safe Spaces for Women ». © © NGO D.O.M.48.24 / Ivano-Frankivsk 

ONU Femmes soutient les artisanes de la paix en Ukraine

En dépit des nombreux dangers, les Ukrainiennes s’engagent en nombre important dans la réponse humanitaire mais restent peu représentées dans les processus décisionnels. Cela compromet l’efficacité des programmes sur le terrain car les besoins des femmes sont souvent ignorés quand elles ne participent pas pleinement à la prise de décision.

Grâce à son rôle important de coordination, ONU Femmes porte le plaidoyer et promeut le leadership des organisations locales en renforçant leurs capacités en matière de négociation et de médiation, et en facilitant des espaces de consultation et d’échange directement avec l’ONU. La finalité est de garantir une réponse humanitaire puis un plan national de relance sensible au genre et conforme à leurs recommandations. Intégrer les perspectives de genre dès ce stade est effectivement incontournable pour apporter une assistance adéquate aux femmes et aux filles, et pour instaurer à terme une paix durable et inclusive. En étroite collaboration avec ses partenaires locaux, ONU Femmes défend ainsi vigoureusement les priorités des Ukrainiennes afin que leurs voix soient entendues, et leurs intérêts, mieux pris en compte pendant et après la guerre. 

© UN Women / Oleksiy Tishevsky

© UN Women / Oleksiy Tishevsky

Grâce au plaidoyer et au soutien technique d’ONU Femmes et de ses partenaires, c’est au plus haut niveau que l'Ukraine est désormais engagé à agir de manière concrète et significative pour l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes. Parmi ces engagements, en juillet 2022, l’État a par exemple ratifié et adopté la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l'encontre des femmes et les violences domestiques. Aujourd’hui, le gouvernement est tenu juridiquement responsable et dans l’obligation d’appliquer sur le long terme les mesures requises à la prévention et à la lutte contre les violences faites aux femmes.

Un an après le début de l’offensive russe en Ukraine, ONU Femmes continue de travailler pour répondre aux besoins urgents des femmes, des filles et des organisations de la société civile. Jusqu’au terme de la guerre et tout au long de la reconstruction post-conflit, elles auront besoin de notre aide. Soutenez nos actions de terrain sur onufemmes.fr

 

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SOURCES

(1) ONU Femmes, Garantir l'égalité de genre en Ukraine au milieu de la guerre : une mise à jour sur le travail d'ONU Femmes en 2022 (Securing gender equality in Ukraine amidst the war : an update on UN Women’s work in 2022), p.1, 15 février 2023. Accessible ici en anglais.

(2) ONU Femmes, Analyse rapide de genre en Ukraine (Rapid Gender Analysis of Ukraine), p.37-42, 4 mai 2022. Accessible ici en anglais.

(3) ONU Femmes, Rendre l'invisible visible : une analyse factuelle du genre dans la réponse régionale à la guerre en Ukraine (Making the Invisible Visible: An evidence-based analysis of gender in the regional response to the war in Ukraine), p.31-36, 12 octobre 2022. Accessible ici en anglais.

(4) UNFPA, Ukraine : Violences basées sur le genre : examen des données secondaires (Ukraine: Gender-based violence: Secondary Data Review), 27 avril 2022. Accessible ici en anglais.

(5) ONU Femmes, Garantir l'égalité de genre en Ukraine au milieu de la guerre : une mise à jour sur le travail d'ONU Femmes en 2022 (Securing gender equality in Ukraine amidst the war : an update on UN Women’s work in 2022), p.1, 15 février 2023. Accessible ici en anglais.

(6) Ibid, p.6.