Retour sur le Forum Génération Égalité

Le Forum Génération Égalité, organisé par ONU Femmes et co-présidé par la France et le Mexique, s’est achevé vendredi 2 juillet à Paris. Revenons sur les grandes annonces et les premières conclusions de ce rassemblement inédit.  

50.000 participant·e·s

500 intervenant·e·s

Le Forum Génération Égalité est une initiative internationale en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, organisée par ONU Femmes et co-présidée par la France et le Mexique, en partenariat avec la société civile. Vingt-six ans après la dernière Conférence mondiale sur les femmes à Pékin, ce sont 500 intervenant·es et près de 50 000 participant·es du monde entier qui se sont rassemblé·es du 30 juin au 2 juillet 2021.

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Le Forum fut l’occasion de lancer un Plan Mondial d’Accélération pour l’égalité femmes-hommes pour les cinq années à venir basé sur les six axes thématiques des « Coalitions d’Action » et d’ores et déjà financé à hauteur de 40 milliards de dollars, dont 21 milliards issus des gouvernements, 13 milliards du secteur privé, 4,5 milliards provenant de fondations et 1,3 milliard d’organisations internationales ou régionales, selon les déclarations desdites organisations.

Des « porteurs d’engagements » sont aujourd’hui invités à rejoindre les Coalitions d’Action pour opérationnaliser les feuilles de route élaborées et concrétiser des programmes d’actions en faveur : 

  • de la lutte contre les violences fondées sur le genre, 

  • de la justice et des droits économiques, 

  • de la liberté de disposer de son corps ainsi que de la santé et des droits en matière de sexualité et de reproduction,

  • des actions féministes pour la justice climatique, 

  • des technologies et innovation au service de l’égalité entre les femmes et les hommes,

  • des mouvements et du leadership féministes. 

Ces engagements peuvent porter sur des financements, des travaux de plaidoyer, des modifications législatives et politiques, des programmes, services et travaux de recherche visant à soutenir le déploiement des plans d’action à grande échelle. Le potentiel d’impact, le niveau d’approbation ou encore le caractère collectif de la série d’actions initiée seront décisifs pour impulser des changements durables basés sur les principes de l’intersectionnalité, du leadership féministe et de la transformation des structures et systèmes de pouvoir.

Ensemble, nous avons mobilisé différents secteurs de la société, du Nord au Sud, pour devenir une force vive, prête à ouvrir un nouveau chapitre de l’égalité de genre.
— Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d'ONU Femmes
  • La Banque Mondiale s’est engagée à investir 10 milliards de dollars sur la période dans des programmes pour lutter contre les inégalités femmes-hommes, tout particulièrement dans 12 pays d’Afrique subsaharienne.

  • La Fondation Gates consacrera 2,1 milliards de dollars aux enjeux d’égalité femmes-hommes au cours des cinq prochaines années, dont 650 millions pour promouvoir l'autonomisation économique des femmes, 1,4 milliards pour la santé sexuelle et reproductive, et 100 millions pour soutenir le leadership des femmes.

  • La Norvège réaffirme son rôle de « championne mondiale politique et financière » pour les droits et la santé sexuelle et reproductive, à travers un engagement de 1,2 milliards de dollars.

  • Les États-Unis se sont engagés à lutter contre la violence basée sur le genre avec un investissement de 1 milliard de dollars au niveau national et 175 millions de dollars pour des programmes internationaux.

  • Le gouvernement du Burkina Faso a travaillé sur des engagements communs avec le Bénin, la Guinée, le Mali, le Niger et le Togo pour lutter contre les violences sexistes (notamment mutilations génitales féminines et mariage des enfants) à travers des transformations juridiques et sociales ainsi que pour améliorer la préparation à la vie familiale et proposer la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans.

  • Le Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF) a lancé un plan d’accélération des droits et de la santé sexuels et reproductifs en collaboration avec le Canada, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni, la Fondation Buffet et la Fondation Bill & Melinda Gates.

Photo: UN Women/Fabrice Gentile

Photo: UN Women/Fabrice Gentile

Zoom sur la France

La France a annoncé l’allocation de 100 millions d’euros pour promouvoir les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) dans le monde, ainsi que 333 millions d’euros en faveur du Partenariat Mondial pour l’éducation, dont la moitié des financements sera consacrée à l’éducation des filles et à l’éducation à l’égalité.

Répartition des 100 millions d’euros additionnels pour promouvoir les droits et la santé sexuels et reproductifs :

  • 90 millions d’euros seront alloués à UNFPA Supplies pour l’achat et la distribution de produits contraceptifs et de santé sexuelle et reproductive.

  • 5 millions d’euros au nouveau programme Shaping Equitable Market Access for Reproductive Health (SEMA) pour favoriser un accès équitable aux produits de santé sexuelle et reproductive.

  • 5 millions d’euros à l’Organisation pour le Dialogue en faveur de l’Avortement Sécurisé (ODAS) en Afrique de l’Ouest et du Centre, porté par l’ONG Ipas.

La France a par ailleurs renouvelé son engagement au Fonds Français Muskoka jusqu’en 2026, afin de faire reculer la mortalité maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest, à hauteur de 50 millions d’euros. L’AFD poursuivra son engagement sur les DSSR au même niveau que les années passées en mobilisant 250 millions d’euros via le canal bilatéral sur les DSSR pour les cinq années à venir. Concernant l’éducation des filles, 333 millions d’euros seront dédiés aux fonds du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) sur la période 2021-2026 afin de promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons à l’école.



Tous les engagements sont visibles sur la mappemonde du Forum Génération Égalité.



Les prochaines étapes

L’événement a créé un espace de dialogue intergénérationnel et intersectionnel comprenant de multiples parties prenantes dont la société civile ainsi que sa jeunesse et a déclenché un haut niveau d’engagement et d’action politique de la part des gouvernements nationaux. Les résultats du Forum Génération Égalité permettront d’accélérer la mise en œuvre complète du Programme d’action de Beijing si les ressources nécessaires sont effectivement investies dans le but de modifier les lois et politiques, financer et mettre à disposition des services, éduquer et développer les capacités des organisations et ainsi assurer le leadership féministe et changer les normes en faveur de l’égalité femmes-hommes.


Désormais, pour mesurer les progrès et l’impact structurel du Plan Mondial, la redevabilité est très importante. La question du suivi des engagements a été mise en avant tout au long des discussions. Un mécanisme de redevabilité est en cours d’élaboration et devrait être présenté lors d’un side-event au moment de l’Assemblée générale des Nations Unies en Septembre 2021.

ONU Femmes, dans son rôle de Secrétariat des Coalitions d’action, produira un rapport annuel qui suivra la mise en œuvre des engagements. Un prochain moment clé au niveau mondial est envisagé en 2023, à mi-parcours du calendrier de mise en œuvre des engagements pris par les coalitions d’action.

 

➡️Pour comprendre les enjeux du Forum Génération Égalité, découvrez notre synthèse : Qu’est-ce que le Forum Génération Égalité ?

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