Génération Égalité Voices : les coups de cœur du festival d’engagement citoyen

Photo : ONU Femmes/Martin Jaramillo

Photo : ONU Femmes/Martin Jaramillo

ONU Femmes France  vous présente aujourd’hui quatre des initiatives “Coup de cœur”, labellisées dans le cadre du festival d’engagement citoyen Génération Égalité Voices

Ces initiatives ont pour point commun d'apporter des réponses innovantes aux violences sexuelles et sexistes dans nos sociétés. Elles nous rappellent le rôle de la société civile et de ses associations et la force de leur approche de terrain. Étant à l’écoute de leurs bénéficiaire.s, les associations parviennent à apporter des réponses adaptées à leurs besoins. Enfin, elles amplifient  la question des violences sexuelles et rendent audible la voix des personnes concernées.

C’est pour cela qu’une action comme Génération Égalité Voices est importante : elle met en lumière des acteur.trice.s travaillant sur des sujets communs avec des approches différentes. Elle permet de mettre en réseau des associations et de capitaliser sur les expériences des unes et des autres pour proposer des actions toujours plus efficaces. 

Des outils innovants pour visibiliser et lutter contre les violences sexuelles...

Les quatre initiatives proposent chacune des approches innovantes pour sensibiliser leur public sur les violences sexuelles et lutter contre ces dernières.

Le “Conseil Représentatif des Français d’outre-mer” (CREFOM) utilise les réseaux sociaux pour sensibiliser à la question des violences sexuelles et domestiques, éclairer la “double peine” vécue par les femmes racisées (racisme et violence de genre) et questionner le rôle de l’histoire dans la construction des inégalités. Avec son projet “Women Resist” entièrement digitalisé, ce sont des leçons de self-défense, des performances artistiques sur le thème des violences faites aux femmes et des échanges sur la reconstruction et les droits, que les participant.e.s peuvent suivre pour s’informer. Afin d’aborder la multiplicité des violences sexuelles, le CREFOM propose des outils variés et innovants.

 
 

L’association “All Humans Have Rights” utilise l’art, à travers son documentaire en ligne “Voix “Women Resist” du monde contre les violences et pour l’égalité”, pour informer sur les droits des femmes et témoigner de l’émergence mondiale des mouvements féministes post #MeToo. À travers ce projet, l’association nous présente des portraits de femmes faisant partie de mouvements qui ont fait de la réalité des violences sexuelles une problématique mondiale. Ainsi, grâce au numérique, le projet peut aller au-delà de sa zone géographique et présenter plusieurs dimensions : informative, révélatrice et artistique.

L’association “En avant toute(s)” utilise également le numérique comme un moyen novateur pour toucher les jeunes femmes et hommes (12-25 ans), victimes de violences. Son tchat “En avant toutes” offre un espace en ligne facile d’accès et sécurisé, permettant aux jeunes de dialoguer librement avec des interlocuteurs.trices. L’association travaille en partenariat avec d’autres structures associatives de terrain et peut ainsi diriger les jeunes femmes en fonction de leurs besoins. 

 
 

Enfin, célébrer la résilience et la force face aux violences sexuelles est l’approche de l’association “Le viol parlons-en by Mrs.K”. Avec “La tournée des victorieuses, se reconstruire, c’est possible”, l’association s’attache à redonner confiance aux femmes et hommes victimes d’agressions sexuelles en faisant de ces expériences traumatisantes une force pour se reconstruire. L’association ne parle ainsi pas de “victimes” mais de “Victorieux.ses”. Elle fonde son travail sur la parole et souhaite briser les tabous sociaux, familiaux, culturels ou religieux en lien avec la sexualité. Pour les aider, l’association propose des ateliers mêlant art et échanges entre victorieux.ses, professionnel.le.s et leurs familles, des groupes de parole numérique ou encore, un suivi personnalisé. 

 
 

La force de ces outils digitaux est de pouvoir être relayés de manière large et ainsi, sensibiliser et mobiliser des publics qui ne se sentiraient pas concernés initialement par la problématique des violences sexuelles. 

Ces quatre projets nous prouvent ainsi que, les violences sexuelles et sexistes continuent d’être une réalité ancrée et diffusée, cependant il n’est pas question d’être fataliste.

… qui permettent d’élargir les champs d’action en matière de violences sexuelles

La diversité des approches portées par ces associations nous éclaire sur la variété  d’outils et de solutions disponibles pour combattre les violences sexuelles et sexistes. Les moyens d’expressions sont eux aussi très variés : les domaines artistiques, culturels, sportifs ou numériques s’en emparent afin de traiter de la question des violences sous de nouveaux angles. Cela nous permet d’assister à l’émergence d’initiatives moins victimisantes, célébrant la résilience et la force des femmes et hommes, des initiatives poétiques, à caractère festif ou encore informatives, développant les capacités de reconstruction  de chacune et chacun.

De fait, ces outils permettent de répondre à des problématiques multiples et de toucher des territoires et des profils de personnes différents. Ainsi, les solutions numériques telles que le tchat “En avant toutes”, le projet “Women Resist” ou “Voix du monde contre les violences et pour l’égalité” permettent autant de sensibiliser sur les violences sexuelles en délivrant des informations clés en ligne, que de proposer des parcours d’accompagnement concrets aux victimes. “La tournée des victorieuses” synthétise les deux approches, en axant son accompagnement sur l’échange physique et un suivi en ligne par des accompagnant.e.s ou la participation à des groupes de parole. Ces projets mettent au cœur de leur approche la résilience de leur public en prouvant leur capacité à agir et leur capacité à (re)prendre possession de leur corps pour en faire un outil d’action avec, par exemple, les ateliers sportifs proposés par le CREFOM, les ateliers de liberté d’expression orale et corporelle pour les victorieux.ses.

Ils insistent également sur la repossession de la parole des femmes, la reconsidération de leur vécu et une meilleure information sur leurs droits. Cela est rendu possible grâce aux espaces de paroles et échanges d’expériences organisés par les associations, grâce à la construction d’espaces sécurisés pour poser leurs questions et s’informer et par des débats thématiques animés par des expert.e.s.

Pour toutes ces associations, leurs solutions facilitent le dialogue et peuvent toucher un grand nombre de personnes. En effet, à travers ces quatre initiatives, sont concernées à la fois des femmes d’Outre-mer, des femmes en France métropolitaine, des jeunes femmes, des femmes en situation de précarité ou d’exclusion ainsi que les proches des victimes. Elles abordent aussi la réalité de l’intersectionnalité des inégalités et des violences en s’adressant à des femmes racisées et des jeunes.

Enfin, ces coups de cœur sont, à juste titre, représentatifs de ce qu’est Génération Égalité : un combat de tous les jours pour les droits des femmes et un futur égalitaire, porté par le dynamisme de la société civile.

Julie Rousseau