Journée internationale des droits des femmes : Je suis de la Génération Égalité "Pour les droits des femmes et un futur égalitaire"

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Chaque année, le 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes, est l’occasion de célébrer les progrès réalisés pour la réduction des inégalités de genre tout en rappelant le chemin qu’il nous reste à parcourir avant d’atteindre une réelle égalité. Dans un esprit de cohérence avec la tenue imminente de l’un des plus grands rassemblements pour l’égalité de genre (événement annulé en raison de la crise sanitaire liée au COVID-19), l’Organisation des Nations Unies (ONU) a choisi, cette année, la thématique « Je suis de la Génération Égalité : Pour les droits des femmes et un futur égalitaire ».

Tel que mentionné, ce thème n’est pas un hasard. Il reprend le titre du Forum Génération Égalité qui sera lancé à Mexico les 7 et 8 mai prochains et culminera à Paris entre les 7 et 10 juillet.  Cet évènement s’inscrit dans une gouvernance inédite où la société civile, les États-membres et le secteur privé vont s’engager ensemble, par le biais de coalitions d’action, dans un programme d’actions concrètes et transformatrices. 

Comment repousser les reculs aux droits humains, ou comment « push back le pushback » ?

Les dernières décennies ont été sources de grandes joies et d’autant de déceptions en ce qui concerne l’égalité de genre. Malgré l’adoption unanime de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing par 189 pays en 1995, l’égalité de genre est loin d’être réalisée 25 ans plus tard. En effet, il y a quelques semaines, Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire aux droits des humains des Nations Unies, constatait à la fois que le Plan d’action de Beijing reste incomplet et que le contexte actuel est encore moins favorable à l’égard des droits des femmes qu’il ne l’était en 1995. En outre, dans un discours le 27 février dernier, Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que partout dans le monde, les femmes vivent plus de discrimination que les hommes en raison du simple fait d’être femmes. Ce n’est pas tout : lors de l’ouverture de la session annuelle du Conseil des droits des humains à Genève, M. Guterres a précisé que les violences faites aux femmes sont la violation qui se répand le plus à l’heure actuelle.

Le rapport Global Gender Gap 2020 du World Economic Forum indique que si des « actions drastiques » ne sont pas prises, l’égalité entre les genres prendra 99.5 années, soit plus d’une vie, à se réaliser. Or, dans un contexte de réactions défavorables envers les droits des femmes et de résurgences de discours inégalitaires, comment mettre en place des actions plus rigoureuses sans risquer de reculs ou de contestations ? C’est un véritable jeu d’équilibriste. Quelques pistes peuvent nous mener dans cette direction. 

L’égalité de genre, est l’affaire de toutes et tous

Des actions plus inclusives sont nécessaires. En ce qui concerne les alliés, la mobilisation des hommes et des garçons dans la lutte aux causes profondes de l’inégalité de genre n’est plus à prouver. Tel qu’affirmé par Katja Iversen, présidente et PDG de Women Deliver, l’égalité de genre n’est pas un enjeu qui affecte que les femmes : c’est un enjeu sociétal dont la réalisation avantage l’ensemble des membres de la société. Dans la même veine, Antonio Guterres déclarait dernièrement que ce n’est qu’en assurant la participation de toutes et tous qu’il nous sera possible de bénéficier de l’intelligence, de l’expérience et des connaissances de l’ensemble de l’humanité.

Au niveau des actrices et acteurs impliqué.e.s et des parties prenantes, l’enjeu ne peut plus être porté uniquement par des organisations dont la mission est reliée au développement ou à l’empowerment des femmes. À ce sujet, il est réjouissant de voir le nombre grandissant d’organisations, de coalitions et d’institutions internationales à caractère initialement économique, telles que l’OCDE, le World Economic Forum ou le G7, qui élargissent leur champs d’actions et portent leur influence sur les enjeux nuisant à l’égalité de genre, telles que les violences faites aux femmes, l’écart salarial, la représentation des femmes dans différents domaines, et plus encore. 

Enfin, l’égalité de genre n’est plus l’affaire de la société civile seule. Dans le plupart des pays, les États se sont mis de la partie, délaissant l’idée selon laquelle le sort des femmes était restreint à la sphère privée. Il  existe également un nombre grandissant d’entreprises ou de représentant.e.s du secteur privé qui soutiennent cette cause ou qui s’allient avec des organisations de la société civile afin d’avancer cet objectif. Dans un contexte de recul, le soutien du plus grand nombre est essentiel à l’avancement de l’égalité de genre.

C’est cette recette prometteuse que le Forum Génération Égalité garantit en encourageant la participation et la mise sur pied de partenariats entre les membres de la société civile, des États et du secteur privé. Les coalitions d’action, ces partenariats multipartites qui se veulent des catalyseurs d’action collective pour des résultats durables, représentent une alternative novatrice aux manières usuelles de lutter contre les enjeux globaux. À tout le moins, celles-ci pourraient accélérer la réalisation de changements significatifs pour l’égalité de genre.   

Je suis de la Génération Égalité : Une égalité sans limite

Pour terminer sur une toute autre note, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, il semble important d’avoir une pensée pour l’ensemble des femmes du monde dans toutes leurs expériences, leur diversité et l’intersection de leurs identités. 

En effet, partout, des actions sont prises dans le but de poursuivre la lutte pour défendre et garantir le respect des droits de toutes les femmes qui, d’une façon ou d’une autre, vivent de la discrimination systémique et quotidienne en raison de leur identité, que ce soit les femmes migrantes et réfugiées, les femmes qui vivent avec un handicap, les femmes racisées, les femmes qui, à un moment ou un autre de leur carrière, se retrouvent face à un plafond de verre, les femmes dont l’identité de genre est questionnée, mais également toutes celles qui ne sont pas nommées. 

Nous sommes de la Génération Égalité et nous nous levons pour les droits de toutes les femmes et ce, sans discrimination.

Frédérique Lefort