Rencontre avec les gagnantes du concours "Ton Podcast pour l'Égalité"

 
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Nous sommes allé.e.s à la rencontre des gagnantes du concours “Ton podcast pour l’égalité” (TPPE), premier concours de podcast sur le thème de l'égalité femmes-hommes organisé par ONU Femmes France et le Centre Hubertine Auclert

  Découvrez les trois gagnantes de cette première édition : 

  • Catégorie “Les droits des femmes dans le temps” : Emma Baumann et Lisa Brunier

  • Catégorie “Lutte contre le sexisme” : Emmeline Vaginay

  • Catégorie “ Les Femmes, les hommes et sport” : Inès Hafsia

 
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Emma Baumann :  Bonjour je suis Emma Baumann, en classe de première générale au lycée. Je suis élue au CAVL de Grenoble. Depuis toujours, j'aime m'engager que ce soit dans la vie lycéenne ou pour défendre mes idées. Je suis aussi une personne d'assez créative. J’ai toujours fais du dessin et aime la musique. Je suis facilement passionnée par tout et je pense être curieuse. Le concours a été une expérience très enrichissante que j'ai partagé avec une amie qui compte beaucoup pour moi, ça a un peu égayé mon confinement !”

Lisa Brunier : “Je m'appelle Lisa, j'ai 16 ans et j'habite à Bernin dans le département de l'Isère. Je suis au lycée du Grésivaudan à Meylan en classe de première, spécialité maths, physique chimie, SVT. Je joue du violon et j'aime beaucoup chanter, la musique est très importante pour moi ! Dès que je le peux, je fais du bénévolat parce que j'aime aider les autres et essayer d'apprendre des expériences.”

 
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Inès Hafsia : Je m’appelle Inès Hafsia, j’ai 18 ans et je vis à Paris. Je suis en PASS (Parcours Accès Santé Spécifique) à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. J’adore le sport depuis ma petite enfance. J'ai eu la chance de pratiquer toutes sortes de disciplines, principalement le tennis et le basketball, mais aussi le VTT, l'escalade, les sports nautiques, les sports d’hiver, le karaté, la boxe, le handball, le volleyball, l'équitation. En 2018, j’ai été sélectionnée avec cinq autres élèves pour représenter sportivement mon lycée aux JIJ ( jeux internationaux de la jeunesse).”

 
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Emmeline Vaginay : Je m'appelle Emmeline Vaginay, j'ai 19 ans et je suis étudiante en deuxième année en BTS Développement et animation des territoires ruraux à Auch (32). Je suis engagée dans les droits des femmes, les violences sexuelles et conjugales depuis quatre ans. J'ai réalisé des concours de plaidoiries et aujourd'hui, je fais des conférences sur le sujet et participe à mon échelle à la libération de la parole des victimes.”


1/ Qu'est-ce qui vous a poussé à participer à ce concours ?

Emma & Lisa :  “Un jour, pendant le confinement, une professeure de SVT a envoyé un email à la classe d'Emma. Nous étions en seconde, et nous nous sommes décidées à faire le concours ensemble. Nous sommes ambassadrices de la lutte contre le harcèlement. Ce sont nos convictions et nos engagements qui nous ont poussées à participer au concours. Notre créativité et notre curiosité nous ont permis de faire des recherches et de créer une vraie frise chronologique sur toute l'histoire, ou presque, des droits des femmes. Les choix ont été difficiles. Enfin, le format du podcast nous intéressait !” 

Inès : “Je n’avais jamais réalisé de podcast auparavant. Ce n’est pas un format que je maitrise ou que j’écoute beaucoup, mais en découvrant TPPE, je me suis dit que ce serait une bonne idée d’essayer. Je me suis directement mise à prendre des notes et à réfléchir au message que je voulais transmettre.”

Emmeline : “Pour moi aussi, c'est mon premier podcast. Avec le premier confinement j'ai pu prendre le temps de bien le concrétiser et de me familiariser avec cette nouvelle forme d'engagement.”

2/ Pourquoi avez-vous choisi en particulier le thème des droits des femmes dans le temps, du sport ou du sexisme ?

Emma & Lisa :On aurait pu prendre n'importe quel sujet parce que tous nous intéressaient. Nous avons choisi celui sur les droits des femmes dans le temps car nous avions envie d'en apprendre un peu plus sur cette histoire et de créer une atmosphère et des ambiances avec des musiques. Cette évolution des droits des femmes à travers le temps doit nous inspirer aujourd'hui et nous inciter à aller de l'avant pour faire disparaître les discriminations et inégalités. Nous devons tirer des leçons du passé : ce que l'on apprend, c'est que rien n'est impossible ! Ces féministes qui ont marqué leur temps sont inspirantes et nous poussent à ne pas régresser sur le chemin de l'égalité.” 

Inès :Le sexisme au sein du sport est celui que j’ai le plus subi. C’est celui qui m’a fait me rendre compte, très jeune, des inégalités entre les genres et qu’il existait une grande différence de traitement entre les filles et les garçons. Une différence que je n’ai jamais comprise ou acceptée. Ayant pratiqué plusieurs disciplines sportives, mes expériences, doublées de nombreux témoignages, confortaient mon choix de dénoncer le sexisme au sein du sport.”

Emmeline : “C'est le sujet du sexisme qui m'a le plus parlé. C'est un sujet qui nous touche de près au quotidien. J'ai donc trouvé cela plus facile à réaliser.“



3/ QuelS messageS souhaitez-vous transmettre et à qui ?

Emma & Lisa : “Nous souhaitons premièrement transmettre un message à toutes les femmes discriminées dans le monde. Celles qui sont enfermées lorsqu'elles ont fait une fausse couche ou avorté au Salvador, celles qui sont dénigrées, celles qui ont des salaires moins élevés pour un même travail, celles qui n'ont pas le droit de vote, celles qui sont battues, celles qui sont soumises, et on en oublie sûrement... Ce message est un message d'espoir : n'oublions pas l'histoire, elle nous inspire et elle peut inspirer chacun.e.s. COURAGE car le chemin est encore long mais tenez bon, nous sommes uni.e.s et nous nous soutenons !”

Inès : “J’aimerais pouvoir transmettre à tous les enfants, filles ou garçons, qu’elles et ils peuvent accomplir tout ce qu’elles et ils souhaitent. En effet, rien n’est impossible, avec un peu de volonté, on peut accomplir de grandes choses. J’ai nommé mon Podcast « Combat Continu » parce que pour pouvoir accomplir certaines choses, ou pratiquer certains sports. Etant une fille, j’ai dû combattre les préjugés et le regard d’autrui à maintes reprises. Il suffit d’oublier les préjugés et le regard de la société. Il ne faut jamais abandonner. Une fois qu’on apprend à oublier les autres, et qu’on commence à croire en soi-même, tous nos objectifs sont à notre portée. Il faut commencer le plus tôt possible à sensibiliser les adultes de demain, et à les encourager à croire en eux.” 

Emmeline : “Mon message s'adresse à tout le monde et je dirai : tout est possible ! Il faut croire en soi et en ses rêves. Faire ce qu'il nous plaît, ce qui nous anime et foncer. Le savoir est une arme, les mots aussi. Rester curieux et surtout garder un esprit critique. J'ai de la chance d'être dans ce pays, c'est important de participer à l'élever et à l'améliorer.  Nous pouvons toutes et tous le faire à notre échelle !” 


4/ ONU Femmes a lancé la campagne "Génération Égalité, pour les droits des femmes et un futur égalitaire". êtes-vous LA génération de l'égalité de genre ?

Emma & Lisa :La « Génération égalité pour les droits des femmes et pour un futur égalitaire » est en partie notre génération. Certes, il y a toujours des combats importants à mener mais les idées semblent évoluer petit à petit et les jeunes, filles ou garçons, comprennent l'importance de ces inégalités et l'importance d'éduquer les enfants sans une once de sexisme des deux côtés. Nous pensons qu'avec cette évolution dans les mentalités, notre génération pourra continuer sur le long chemin contre le sexisme.”

Inès :Grâce à un monde de plus en plus connecté et à la rapidité de transmission de l’actualité, je pense que ma génération va faire évoluer le combat pour l’égalité de genre. Les réseaux sociaux dénoncent tous les jours les inégalités. Cependant au vu du rythme de l’évolution des mentalités, le combat est encore très long. Ma génération ne sera pas celle qui profitera pleinement d’une totale égalité, mais elle fera évoluer considérablement la lutte.”

Emmeline :Je ne dirais pas LA génération. Le combat a commencé il y a bien longtemps ! Je pense à Hypatie et Christine de Pisan, mais aussi à Olympe de Gouges, Flora Tristan ou encore nos chères Simone du XXe siècle. Les combats de ces femmes et leur engagement ont été primordiaux. Notre génération est de plus en plus au courant grâce aux réseaux sociaux. Cependant, de nouveaux combats liés à ses réseaux émergent également. En raison de plein de facteurs, j'ai l'impression qu'il y a des amalgames concernant ce sujet, toi tu es féministe, toi tu es comme ci ou comme ça. Il y a beaucoup de préjugés. Moi je dis juste que je fais mon devoir de citoyenne. Je lutte pour plus d'égalité, de solidarité et moins de préjugés.”


5/ Y-a t-il une figure féministe dont le parcours vous inspire tout particulièrement ?

Lisa : “Quel choix difficile ! Pour moi, les soeurs Mirabal, "las mariposas",  qui ont formé un mouvement d'opposition contre le dictateur Rafael Trujillo en République dominicaine sont particulièrement inspirantes. Elles ont tenu à faire des études alors que peu de femmes pouvaient étudier et elles ont eu le courage de se battre et de défendre leurs idées jusqu'au bout ! Leur force m'inspire car grâce à leur soulèvement pour faire respecter le peuple. Elles ont mené leurs troupes et atteint leurs buts. Après leur exécution, le peuple s'est révolté et la journée du 25 novembre pour lutter contre les violences faites aux femmes est ainsi née. Par ailleurs, ayant moi même deux sœurs que j'aime plus que tout, je trouve le lien très fort entre ces trois sœurs, très inspirant.”

Inès : Emma Watson est la figure moderne du féminisme avec laquelle j’ai grandi. Enfant, c’est à travers elle que j’ai découvert la définition du mot féminisme. C’est sans nul doute ses actions et ses discours qui ont le plus influencé mon engagement contre les inégalités, notamment avec la campagne HeforShe.” 

Emmeline : “Ohlala !! C'est tellement difficile d'en choisir une seule, tant il y a de personnes passionnantes. Il y a trois noms qui me viennent en tête : Hypatie, femme philosophe, astronome et mathématicienne qui a vécu vers 400 ap. JC à Alexandrie. Je recommande le film Agora qui parle de cette époque. Ensuite, Simone Weil, philosophe française du début XXème. Elle me fascine pour plusieurs points, par exemple par son attachement à la France. Je voudrais aussi mettre en lumière une femme un peu moins connue, Flora Tristan,. une femme qui a eu une vie très difficile, voire catastrophique, mais qui s’est engagée et a tout de même réussi à se battre.”

Pour découvrir les podcasts, rendez-vous sur le site du concours : https://www.podcastegalite.com/ 


Propos recueillis par Nathalie Cattaruzza