L’histoire de Dai Maya Gurung : sortir des violences par l’autonomisation économique
Dans une majorité des pays du monde, le salaire des femmes atteint 70 à 90 % de celui des hommes. Il est même souvent inférieur à cela dans certains pays d’Asie ou d’Amérique latine (1). La pandémie de la COVID-19 n’a fait qu’empirer cette situation puisque les femmes ont été touchées dans les trois domaines où les inégalités de genre demeurent les plus fortes et les plus prégnantes : la santé, la sécurité et les revenus (2). Si rien n’est fait rapidement, les progrès réalisés lors des 25 dernières années seront réduits à néant.
ONU Femmes agit en faveur de l’autonomisation économique des femmes à travers le monde en mettant en place des programmes qui aident les femmes et les filles à sortir de la précarité et de la pauvreté. Dai Maya Gurung, une femme népalaise dont l’histoire a été retracée par Konbini, a bénéficié d’un de ces programmes.
Dai Maya a aujourd’hui 39 ans et vit à Sunawal dans la province du Bankatti au Népal. À l’âge de 26 ans, alors mariée et mère d’un enfant de trois ans et demi, elle part seule en Arabie Saoudite pour subvenir aux besoins de sa famille. Engagée dans une famille en tant que travailleuse domestique, elle est victime de violences physiques de la part de son employeuse. Cette dernière refuse qu’elle passe des coups de téléphone, même quand elle propose de payer les recharges.
Deux ans plus tard, elle rentre chez elle épuisée et affaiblie. Ses beaux-parents et son mari lui reprochent d’avoir quitté l’Arabie Saoudite pour des futilités et à nouveau elle fait l’objet des violences. Dai Maya décide alors de se réfugier chez ses parents et trouve un travail de garde d’enfants dans une école maternelle. C’est le directeur de cette école qui lui parle du programme d’ONU Femmes - destiné aux femmes migrantes rapatriées en difficulté - pour devenir conductrice de tuk tuk électrique. Dai Maya s’y inscrit. ONU Femmes finance sa formation et son permis. Cela fait maintenant trois ans et demi qu’elle conduit un tuk tuk. Cette nouvelle activité lui permet d’être financièrement indépendante, d’avoir confiance en elle et de se reconstruire.
« J’ai reçu le soutien d’ONU Femmes et de Pourakhi Nepal pour l’obtention de mon permis de conduire de tuk tuk électrique. Maintenant, je veux améliorer ma force et ma confiance en moi par mon activité et je souhaite que mes sœurs népalaises ne partent pas à l’étranger, si possible [...] Faites quelque chose dans votre propre pays et soyez autonomes. Si vous êtes autonomes, même les membres de votre famille ne peuvent pas vous maltraiter. La confiance en soi doit se construire. »
Découvrez le témoignage de Dai Maya retracé par les équipes de Konbini :
Justine Moynat
(1) Organisation internationale du travail, 2009, Tendances mondiales de l’emploi des femmes, p. 19.
(2) “Œuvrer pour une stimulation économique bénéfique aux femmes”, tribune d’Anita Bhatia, directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes.