L'histoire de Nana Wipaphan, Thaïlande
Photo : ONU Femmes/Prachaya Phetvisit
“Il y a cinq ans, mon ami a tenté de me violer au cours d’une soirée. Le lendemain matin, lui et moi avons fait comme s’il ne s’était rien passé. Mais je n'ai pas pu me défaire du sentiment que j’avais été utilisée… L’année suivante, une de mes amies m’a dit qu’un gars qu’elle connaissait avait tenté de la violer. Après avoir aidé mon amie à s’y retrouver dans la procédure judiciaire, j’ai croisé de plus en plus de personnes avec des récits similaires. Mes amies et moi avons réalisé que nous connaissions au moins 7 à 10 femmes victimes d’un viol commis par quelqu’un de leur entourage (soit quelqu’un qu’elles connaissaient). J’ai trouvé cela inacceptable. À cette époque, l’expression « culture du viol » existait déjà dans la société thaïlandaise, mais l’idée selon laquelle un viol peut être commis, y compris sans blessures corporelles et appels à l’aide, et laisser des séquelles émotionnelles et psychologiques, n’était pas comprise. En 2015, j’ai lancé le projet Thaiconsent pour introduire le concept de « consentement » dans la culture thaïlandaise. Ce projet a ouvert la voie à de véritables discussions sur le sexe et le consentement en Thaïlande. Aujourd’hui, la page Facebook compte plus de 40 000 abonnés, près de 400 récits anonymes ont été partagés et plus de 30 artistes se sont portés volontaires pour nous aider.”
Nana Wipaphan Wongsawang, a fondé “Thaiconsent”, un site sensibilisant le public sur la notion de consentement et sur les droits des femmes. Elle s’exprime régulièrement lors des conférences “E.Quality” mises en place par le bureau régional d’ONU Femmes en Asie et dans le Pacifique à l’occasion de la campagne 16 jours d’action pour mettre fin aux violences faites aux femmes.