L'histoire de Aung Ja*, Myanmar

Photo : ONU Femmes/Stuart Mannion

Photo : ONU Femmes/Stuart Mannion

Je suis arrivée en mai 2017, ils m'ont forcée à tomber enceinte. Ils m'ont donné des pilules pendant 10 jours pour préparer l'utérus. Ensuite, je suis allé à l'hôpital pour un examen médical pour voir si mon utérus était prêt, après ils ont injecté le sperme, au total, trois fois. Je ne suis pas sortie de la chambre pendant cinq mois, seulement pour aller à l'hôpital, les yeux bandés. Mon seul espoir était que quelqu'un.e nous aide à nous échapper ou que je sois renvoyée. J'ai entendu que si la grossesse échouait trois fois, ils vous relâcheraient si vous payiez 500 000 MMK [270 euros], alors j'ai informé ma tante. Je suis revenue avec cinq victimes. J'ai eu honte après mon retour car tou.te.s les villageois.es savaient que j'étais victime de la traite. Mais je me sens mieux maintenant. J'ai reçu un soutien juridique et une formation de sensibilisation à la lutte contre la traite de la part de la fondation Htoi et j'ai commencé à partager mon expérience avec des amies. J'ai suivi un cours pour apprendre le tissage, et maintenant je gagne 25 000 MMK pour chaque pièce de tissu que je vends.”

Jeune survivante de la traite de Kachin(Myanmar), Aung Ja a été sauvée et a pu retourner  dans son village. Grâce à un programme mis en œuvre par ONU Femmes et la  Htoi Gender and Development Foundation, Aung Ja reçoit un soutien juridique, psychologique, ainsi qu’une formation professionnalisante, l’aidant à se reconstruire petit à petit. Ce programme a déjà formé 125 survivantes de la traite ainsi que de nombreuses femmes provenant de communautés à risque et de camps des déplacées internes.

*Le nom a été changé pour protéger l'identité de la victime